Tandis que les deux volets (imparfaits) de J.J.Abrams offraient un aspect plus grave et plus sombre des aventures de Capitaine Kirk et de son Entreprise, la proposition de Justin Lin reste délibérément à la surface d’une SF entertainment mainstream. Et on le déplore assez, tant les deux heures de ce Star Trek Sans Limites sont une boursouflure continue de scènes d’action étirées, toutes très -trop!- spectaculaires, qu’elles se déroulent dans l’espace ou au sol : en somme Justin Lin donne à son Star Trek un statut de film d’action, principalement, ne gardant de ce qui définit la science-fiction qu’un canevas qui lui sert de deck, sur lequel il brode scènes de combats et de poursuite, saupoudrées de l’humour surécrit de Simon Pegg, qui a collaboré à l’écriture (Diable, cette pathétique scène d’intro) … Sacrilège. Pour l’amour de l’origine, le film ne lésine pas sur les hommages à Leonard Nimoy, décédé avant le tournage, ou sur les références cachées ici ou là…
L’intrigue elle-même est réduite à la plus pure simplicité, lissant la mythologie de la saga trekkienne. Que garder de ce Star Trek Sans Limites si ce n’est le simple plaisir immédiat d’une gourmandise ou d’une attraction de fête foraine ? Pas grand chose d’autre que ce charme désuet de série B, que, peut-être, Justin Lin a réussi à redonner à la saga, et qu’elle avait perdu avec l’extrême sérieux (habituel et pompeux) de J.J..Abrams… On aurait pourtant aimé que les questions de la maturité, du renoncement, de la frustration, de l’engagement ou du combat des idéaux, à peine caressées par le scénario, soient davantage creusées…
Rick Panegy